Résumé: L'Europe est un continent avec un large éventail de conditions naturelles (climat, sol, écosystèmes forestiers) et présente des structures bien diversifiées de la filière bois.

La plupart des pays scandinaves ont des terrains plats ou montagneux et les écosystèmes forestiers naturels ne sont dominés que par quelques espèces ( épicéa , pin et bouleau), avec des taux de croissance relativement lents (augmentation annuelle moyenne de 4 à 9 mètres cubes par hectare et par an), ce qui se traduit par en rotations longues (50 à 100 ans) et de petites dimensions d'arbres issus de la dernière récolte (Diamètre à hauteur d'homme de 30 à 45 centimètres).

Les opérations de récolte couvrent de grandes surfaces (jusqu'à 100 hectares ou plus), les produits sont des grumes de longueur standard, du bois à pâte et des scieries (à partir de déchets de coupe) des copeaux de bois énergétique. Les sols sont sablonneux ou gelés lorsque la récolte a lieu en hiver. Les forêts appartiennent à l'industrie de la pâte à papier et sont gérées par elle ou par des propriétaires privés qui s'associent à des coopératives.

Ces conditions et structures typiquement scandinaves favorisent l'utilisation de systèmes de récolte entièrement mécanisés ( moissonneuse , porteur ), très similaires aux systèmes utilisés dans les plantations forestières brésiliennes. Les tendances récentes en matière de développement technique montrent des machines plus grandes (à 8 ou même 10 roues), des machines à fonctionnement (partiellement) autonome, guidées par un GPS haute résolution et une détection de la lumière et de la distance , un meilleur support des opérateurs par un ensemble de fonctionnalités automatisées (section transversale, mesure , capteurs de sol, entre autres).

Les conditions forestières en Europe centrale sont assez différentes de celles de la Scandinavie. L'Allemagne avec un total de 10,9 millions d'hectares de forêts et un volume sur pied de 3,505 milliards de mètres cubes est le numéro 1 en Europe centrale et un bon exemple pour mettre en évidence cette variété et les conséquences du système de récolte appliqué.

Le terrain des zones forestières est généralement classé en fonction de la pente : de 0 à 25 % d'engins à roues et de draglines sont utilisés, de 25 à 50 % de pente des bretelles parallèles sont construites et des engins routiers avec treuils de sécurité sont utilisés et encore 50 % à 60 % des systèmes de distribution par câble deviennent standard. Les espèces de conifères Epicea (25%), Pin (22%), autres conifères (7%), présentent un Accroissement Moyen Annuel de 9 à 18 mètres cubes par hectare et par an.

Les essences de feuillus sont le hêtre (15%), le chêne (10%) et d'autres feuillus (18%), avec un accroissement annuel moyen de 6 à 12 mètres cubes par hectare et par an. Après la structure du peuplement, 24 % sont classés en peuplements purs et 76 % en peuplements mixtes. L'inventaire national indique un volume sur pied moyen de 380 mètres cubes par hectare.

La structure de propriété est la suivante : 40% de la superficie forestière est concentrée dans des sociétés de 1 000 hectares ou plus (10 sociétés forestières régionales domaniales et quelques grands propriétaires fonciers privés), 36% dans des unités comprises entre 20 et 1 000 hectares (communautaires et privés ) et 24 % dans des unités de 1 à 20 hectares (privées, y compris petits agriculteurs ). Une partie importante des propriétés les mineurs sont membres de coopératives forestières et sont gérés selon un concept commun.

En termes de gestion, différentes approches peuvent être identifiées selon la propriété (publique et privée). Après plantation ou régénération naturelle, 5 interventions ou plus (éclaircissage) sont réalisées jusqu'à atteindre une rotation de 80 ans pour l'épicéa et jusqu'à 150 ans pour le hêtre et le chêne.

La coupe finale consiste en quelques petites coupes peu profondes (moins de 1 h ectare), alors qu'en sylviculture continue on pratique la récolte du diamètre cible. Le volume récolté en 2020 était d'environ 80,4 millions de mètres de bois, 87% de résineux et 13% de feuillus (59% grumes, 41% bois pour l'industrie du carton, bois de cellulose et bois énergie).

Les périodes de sécheresse sévères et fréquentes de ces dernières années ont entraîné une augmentation des coupes non planifiées (abattages de récupération), principalement d' épicéas , qui, dans certaines régions, ont largement dépassé les coupes régulières.

Environ 60 à 75% du volume de coupe annuel est récolté avec des systèmes entièrement mécanisés ( moissonneuse , porteur et débardeur ). Les restrictions ne sont pas seulement sur la pente du terrain, mais aussi sur les petites surfaces et les volumes coupés, peuplements mixtes et éclaircies sélectives fréquentes.

De plus, les dimensions généralement importantes des arbres abattus (souvent plus de 4 mètres cubes par arbre) avec de grandes cimes entraînent des limitations techniques pour les abatteuses et leurs grues. De plus, environ 20 % du volume de grumes récoltées ne sont pas coupées à longueur standard, mais transformées en fûts longs (jusqu'à 18 mètres de longueur), car les scieries préfèrent les débiter individuellement selon leurs impératifs de production.

Par conséquent, les abatteuses sont trop petites (pour l'éclaircie sélective) ou trop lourdes avec des grues jusqu'à 10 mètres, souvent des excavatrices, pour manipuler de grands arbres en coupes finales sélectives plutôt qu'en régénération naturelle. Une part importante de l'abattage se fait encore à la tronçonneuse et les engins forestiers utilisent des treuils, souvent associés à des grappins, pour manipuler ces produits.

Pour opérer avec succès technique et économique dans ces conditions, un réseau permanent dense de routes poids lourds (25 à 45 mètres par hectare) et de pistes ou lignes de débardage (50 à 100 mètres supplémentaires par hectare) est standard, ce qui se traduit par des distances d'avance entre 20 mètres (terrain plat) et 50 à 80 mètres de longueur (terrain escarpé). La circulation des gros engins est limitée à ce réseau permanent, et la conduite incontrôlée sur le sol forestier est interdite pour protéger la structure du sol et la croissance et la régénération future des arbres.

En 2017 , environ 400 unités de machines forestières spécifiques ont été vendues ( 30% abatteuses , 30 % porteurs et 40 % porteurs spéciaux avec treuils et/ou grappins en Allemagne.

Ce matériel forestier lourd, dans la plupart des cas, n'appartient pas aux entreprises forestières, mais à de petits et moyens entrepreneurs forestiers indépendants, qui se font souvent concurrence pour le traitement des commandes au cas par cas. Ils opèrent généralement sur une base régionale, mais en fonction du marché du bois et de la demande régionale spéciale, par exemple après des calamités, ils sont également prêts à parcourir de longues distances suite à des ordres de récolte attractifs. La certification de la chaîne de traçabilité du Forest Stewardship Council est une exigence importante pour opérer dans les zones forestières publiques.

Les développements futurs tiennent compte de la prise de conscience croissante des propriétaires forestiers et des parties publiques intéressées concernant l'écologie et les effets du changement climatique sur les forêts.

Les exigences de protection des sols et des eaux exigent des systèmes à impact réduit sur le sol forestier. De petites machines équipées de chenilles et de treuils sans conducteur, commandées à distance par l'équipe au sol qui les accompagne, ont été développées et testées pour une extraction à impact réduit dans des systèmes sylvicoles à couverture continue à petite échelle.

Les porteurs avec assistance automatique par câble permettent des opérations en terrain escarpé avec une pression au sol et un glissement réduits. Sur des terrains très escarpés, coupe à la tronçonneuse et convoyage avec un système de câble combiné à une unité de traitement montée sur camion (les soi-disant Mountain Harvesters ) opérer sur des routes forestières (dans la plupart des cas en montée) est une méthode courante.

Pour préparer et contrôler les opérations en terrain difficile et dans des conditions standards, les solutions de GPS et de Système d'Information Géographique associées au déploiement de drones se généralisent.

Pour opérer avec soin et maintenir une technologie de récolte avancée, un personnel instruit et bien formé est une condition indispensable. Les conditions de travail en milieu forestier étant souvent difficiles et dangereuses, recruter et motiver des travailleurs bien formés devient un enjeu majeur, notamment en milieu rural, tant pour les entreprises forestières que pour leurs prestataires.